L’ingénierie sanitaire, compétence historique d’OFIS est précieuse. Médecins Sans Frontières y a recours, via son partenaire la fondation Veolia, en sollicitant des experts OFIS des réseaux d’eau sanitaire. Objectif : traiter une contamination dans un centre hospitalier d’Haïti.
Haïti vit une période noire et Médecins Sans Frontières (MSF) ne démérite pas en continuant à opérer des centres de soins sur place. Dans les quartiers de Tabarre et de Drouillard, l'ONG persiste à venir en aide aux blessés, aux malades, aux patients qui affluent de tous côtés. Elle persiste également à maintenir une qualité de service en veillant aux réseaux d'eau de ces hôpitaux, contaminés par le Pseudomonas aeruginosa.
“Cette bactérie assez courante se loge dans le biofilm* des canalisations d’eau, ce qui la rend difficile à éradiquer”, explique Jean-Michel Mathiot. Cet ingénieur, chargé de mission chez OFIS, est également volontaire auprès de la fondation Veolia. De quoi s'agit-il ? D'un engagement auprès de la fondation d'entreprise du Groupe, qui conduit à du mécénat de compétences. Avec l'accord de sa hiérarchie, le collaborateur met, sur son temps de travail, son expertise à disposition d'acteurs de l'humanitaire.
La collaboration entre OFIS et MSF remonte à 2023. Marine Mudry, Référente WASH (Eau, hygiène et assainissement), est en recherche de solutions pour mettre fin aux contaminations des réseaux des deux hôpitaux. La fondation Veolia puise dans les expertises métiers du Groupe et identifie OFIS pour répondre à la problématique. "Ils avaient déjà une bonne connaissance de la problématique, se souvient Jean-Michel Mathiot. Plusieurs actions avaient été menées, mais sans parvenir à mettre complètement fin aux contaminations. En échangeant avec nous, l’idée était de débloquer des situations, de trouver des solutions et de valider des actions qui représentaient des dépenses pour MSF.”
Pour s’assurer de proposer les meilleures options, Jean-Michel Mathiot fait entrer un autre expert OFIS, Benjamin Midena, dans la boucle des échanges. Des modèles de suivi analytique sont élaborés, la Fondation soutient la démarche en envoyant un débitmètre à Haïti, un plan d’échantillonnage est proposé. “Nous avons élaboré une stratégie de prélèvement pour déterminer le périmètre de la contamination”, explique Benjamin Midena.
En face, Marine Mudry adresse plans et photos, pour permettre aux experts de comprendre la configuration du réseau. Benjamin Midena sollicite également un fabricant de sa connaissance, présent dans les Antilles, pour appréhender les conditions climatiques propres à Haïti. “Techniquement, le fait d’être en zone tropicale change un peu la donne. Mais nous avions l’expérience d’une intervention en Nouvelle Calédonie (Nouméa) qui nous a permis de nous adapter.”
Quelques mois plus tard, Benjamin Midena fait le constat d’une “coopération fluide, qui a permis d’être assez réactif, de pouvoir y consacrer régulièrement un peu de temps, sans déterminer en amont un nombre de jours/hommes qui aurait peut-être été difficile à articuler avec la charge de travail quotidienne.”
L’objectif en ligne de mire est de mettre en place un protocole de traitement, ponctuel ou continu. Les échanges ont toujours cours, les experts Veolia poursuivent leur mission avec un regard attentif sur la mise en place et l’exigence de rester disponible pour lever d’éventuels écueils techniques.
---
* Les biofilms sont des dépôts qui se forment naturellement dans les réseaux de distribution d'eau potable.